[ J'ai modifié quelques phrases, étoffé quelques passages, mais en gros l'histoire reste la même
]
Nom : Hanawa
Prénom : Kinhira
Surnom(s) : Kin
Sexe : Masculin
Age : 18 ans
Orientation sexuelle : Homosexuelle
Classe : 3ième année
Club : Aucun
Histoire :
« Tu n’as pas le droit… Réfléchis encore, je t’en prie, je… Non, attends ! Ne t'en va pas ! Attends ! Reviens s’il te plait ! REVIENS !! »… Lorsqu’un joli visage dorée hante nos pensées jours et nuits pendant des mois entiers, est-ce que l’on est toujours qualifié de normal ?
… Lorsqu’un joli regard se détourne de nous pour regarder d’autres ombres se faufiler parmi la foule, et que cela nous rend triste, est-ce que c’est normal ?
… Lorsque l’on est captivé par tant de grâce et de beauté, à tel point que l’on ne pense plus à rien d'autre, est-ce que c’est normal ?
… Lorsque cette personne est un autre garçon, est-ce que c’est toujours normal ?
Dis, est-ce que je suis normal ?……………………………………………………………………………
« Tu te souviens de notre première rencontre ? »
« Je t’ai demandé où était la sortie parce que j’étais perdu… »
« Tu venais d’arriver au lycée, tu ne connaissais même pas le numéro de ta classe. »
« Tes copains se sont moqués de moi… »
« Et moi je les ai engueulés ! »
« C’est vrai… Après tu m’as accompagné jusqu’à dehors. »
« Je croyais que tu étais une fille à ce moment là. »
« En connaissant la vérité, tu m'aurais quand même aidé ? »
« ... »
« Désolé d’être un garçon… »
« Tu sais bien que je m’en fiche. »……………………………………………………………………………
« Tu te souviens… »
Takeo et Yuka sortaient de cours, et comme tous les vendredis soirs, l’ambiance était plutôt à la fête. Leurs mains liées se balançaient doucement tandis qu’ils se racontaient leur journée respective en marchant parmi les allées ombragées de la petite ruelle dans laquelle ils s’étaient engagés. Cela faisait maintenant presque un an qu’ils sortaient ensemble, et même si les contacts plus osés se faisaient rares, ils se sentaient bien l’un avec l’autre. Ils avaient à peu près les mêmes goûts, les mêmes délires… Sans ses deux mains serrées l’une dans l’autre, leur couple pouvait d’ailleurs plus facilement rappeler un frère et une sœur, ou deux amis d’enfance que des amoureux.
Les étudiants mirent peu de temps à arriver devant la maison de Yuka. Takeo avait pris pour habitude de raccompagner sa petite amie, puisque de toute façon, le détour à faire pour revenir chez lui après n’était vraiment pas important. Alors qu’ils allaient se quitter, Yuka se retourna soudainement vers le jeune homme pour dire :
« Takeo ! Tu veux pas entrer boire quelque chose ? Depuis qu’on sort ensemble tu n’es jamais venu. »
L’intéressé esquissa un doux sourire avant de rejoindre la jeune fille pour pénétrer dans sa jolie maison. Aussitôt la porte refermée derrière eux, une voix s’éleva et les escaliers se mirent à grincer légèrement tandis que quelqu’un les descendait pour rejoindre l’entrée :
« Yuka, tu as encore touché à ma veste grise ? »
Takeo tourna les yeux vers le propriétaire de cette voix cristalline, mais se figea net. Cette personne, il l’avait déjà vue, mais… Yuka ne lui avait pas dit que… Peut-être qu'il se trompait, mais ce visage lui disait vraiment quelque chose, mais oui... ils s'étaient parlés aujourd'hui...
Les paroles de la jeune fille le sortirent de ses pensées floues :
« Takeo, je te présente mon frère, Kinhira… »
Puis elle ajouta en tirant la langue :
« Monsieur est trop radin pour me prêter ses affaires ! »
« Ton… frère ? »
Interloqué, Takeo ne pouvait détacher son regard du visage si délicat qui venait d’apparaître devant lui. Des traits si fins, totalement efféminés… Un petit nez, une peau claire, des yeux de chat, des lèvres en forme de coeur… Peu de choses dans le physique de ce jeune homme laissaient à penser qu’il s’agissait bien là d’un garçon, et non d’une fille. C’est le regard de cet être androgyne se tournant vers lui qui lui fit prendre conscience qu’il le fixait ouvertement, et il baissa alors les yeux tandis qu’il entendait à nouveau la jolie voix cristalline s’élever :
« Nous nous sommes déjà vus… Il m’a aidé à me repérer dans les couloirs. »
Yuka tapota l’épaule de son petit ami, l’air satisfaite, et lança :
« Eh bien, je suis fière de toi… Mais t’aurais pu le laisser se paumer quand même ! »
La jeune fille sourit devant la mine faussement vexée de son petit frère, puis se tourna à nouveau vers Takeo qui paraissait totalement interloqué.
Son frère ?
Et dire qu'il l'avait raccompagné jusqu'à la sortie juste pour rendre jaloux ses copains qui l'avaient mis au défis. Réagissant à la main fraîche de Yuka sur sa joue, il sourit un peu puis la suivit dans la cuisine, jetant un dernier regard à son frère qui regagnait le salon.
« Ca s’est passé le week-end suivant… tu te rappelles ? »
Takeo venait de plus en plus régulièrement chez Yuka… Cela ne faisait pas vraiment évoluer leurs contacts, mais ils passaient ainsi plus de temps ensemble, à parler et à rire. La maison de la jeune fille était vaste et un large balcon au premier étage offrait une vue imprenable sur la ville.
Takeo était toujours aussi intrigué par l’androgyne personne qui partageait le quotidien de sa petite amie, et même s’il essayait de se persuader du contraire, son désir si vif à toujours vouloir passer du temps auprès d’elle était en fait un leurre. Il se répétait sans arrêt que Kinhira n’était pas le premier garçon efféminé qu’il voyait, mais malgré ça, dès qu’il franchissait le seuil de la maison, son regard se mettait aussitôt à chercher cette présence si angélique qui le perturbait tant. Il commençait à se sentir mal vis-à-vis de Yuka qui gardait cet éternel sourire rayonnant sur les lèvres, elle qui semblait si heureuse… et lui qui se posait tellement de questions.
De son côté, Kinhira semblait complètement extérieur à tout cela. Takeo avait même l’impression de ne jamais avoir croisé son regard une seule fois alors qu’il tournait sans cesse les yeux vers son visage si délicat. Le jeune homme semblait toujours ailleurs, occupé ou simplement absent.
Et Takeo en était d’autant plus frustré.
Ce garçon androgyne qui le fascinait tant ne semblait même pas remarquer que sa sœur avait un petit ami et qu’il passait depuis quelques jours la plupart de son temps sous le même toit que lui.
Le week-end qui suivit sa première venue chez Yuka, Takeo fut invité à la fête que sa petite amie organisait en l'honneur de ses 22 ans.
Une soirée qu'il n'oublierait jamais allait se dérouler et changer d’une manière effrayante son quotidien.
C’était 17 heures. Takeo avait proposé à Yuka de venir en avance pour l’aider à finir certains préparatifs, et la jeune fille avait accepté avec joie.
Ainsi planté devant la porte, il venait de sonner, et comme d’habitude, attendait de voir le visage rayonnant de sa petite amie apparaître dans l’entrebâillement de la porte. Le panneau de bois s’ouvrit effectivement après quelques minutes, et souriant directement, il commença à s’avancer vers l’entrée d’un pas assuré. Il se figea cependant brusquement en voyant que ce n’était pas la figure souriante de Yuka qui était apparue devant lui. Il recula d’un pas ou deux en se sentant frôler cette fine silhouette androgyne puis répondit au léger sourire que le garçon lui adressait.
Aussitôt entré, il entendit cette voix cristalline s'élever derrière lui, et se retourna donc pour faire face au jeune homme qui parlait.
« Des amies à Yuka sont venues l’aider à tout préparer finalement et elle m’a dit que tu n’étais pas obligé de rester si tu avais autre chose à faire. Que tu pouvais revenir plus tard. »
Takeo avait l'impression que c'était la première fois que Kinhira lui parlait aussi longtemps sans détacher son regard du sien, et fut étonné par la profondeur et l'éclat de ses yeux sombres rivés sur lui. Alors qu’il acquiesçait brièvement d’un signe de tête et s’apprêtait à contre cœur à partir en se dirigeant vers la sortie, il entendit le jeune homme ajouter quelque chose :
« Sinon, elle a dit que tu pouvais attendre ici qu’elles aient terminé. »
Takeo tourna lentement les yeux vers Kinhira qui venait de prendre dans un tiroir du salon une partition de musique qu’il commençait à froisser avec ses doigts, le regard toujours levé vers lui. Le jeune homme reposa sa veste sur un portemanteau, puis, faisant quelques pas vers l'autre, il demanda :
« Tu joues de quel instrument ? »
Devant le large sourire que son vis-à-vis afficha, Takeo se sentit bercer par la grâce et la délicatesse que cet être d’apparence si pure semblait dégager à chaque instant.
Le moment qu’ils passèrent ensuite autour de ce piano resta gravé dans leur esprit longtemps après ce jour.
Ce jour si particulier pour eux deux…
« Le temps s’était arrêté… »
La soirée avait bien débuté, il était maintenant 22 heures, et la fête battait son plein. Quelques groupes s’étaient formés et les invités discutaient avec enthousiasme, certains dansant, d’autres rassemblés autour du buffet. La table basse devant le sofa était entièrement recouverte de paquets cadeaux, et Yuka, qui semblait particulièrement heureuse ce soir là, parlait gaiement avec ses amies, adressant de temps en temps des gestes de la main à son petit ami, comme pour se faire pardonner de n’être que si peu disponible pour lui.
Takeo était entouré de son groupe de copains, près des canapés. Il les entendait parler de tout et de rien, mais ne faisait attention à aucune de leurs paroles... Il n’avait en tête que la mélodie claire et mélancolique que Kinhira avait joué il y avait tout juste quelques heures…Lorsque les invités avaient commencé à arriver, Yuka avait mis de la musique, et son petit frère s’était retiré dans sa chambre.
Lorsque l’heure d’ouvrir les cadeaux arriva, les nombreuses personnes présentes se regroupèrent autour des canapés, et Yuka commença à déballer un paquet au hasard, les joues rougies par l’émotion d’être ainsi au centre des attentions. En levant les yeux un instant, Takeo aperçut Kinhira qui venait de réapparaître dans le séjour et n’arriva plus ensuite à détourner le regard de cette silhouette androgyne qui restait légèrement en retrait par rapport aux autres invités, une épaule appuyée contre un mur. Il jeta cependant un bref coup d’œil à Yuka en sentant ses lèvres sur sa joue tandis qu'elle le remerciait pour son cadeau puis sourit brièvement avant de rediriger vivement le regard en direction de Kinhira… mais un simple vide avait pris la place que le jeune homme occupait deux secondes plus tôt.
Sans réfléchir, il baragouina une rapide excuse à sa petite amie, et grimpa les escaliers en marchant rapidement. Il n’était jamais monté jusque là, et son regard curieux observa rapidement le couloir dans lequel il venait d’arriver. Il fut cependant un peu plus attiré par une large ouverture sur le côté et remarqua bien vite qu’elle donnait sur un balcon. S’en approchant à pas discrets, Takeo reconnut immédiatement Kinhira, appuyé contre la rambarde de droite, ses yeux sombres dirigés vers la ville lumineuse s’étalant en face de lui.
Takeo fit quelques pas vers lui, hésitant, se demandant soudain pourquoi il venait de grimper ses marches pour venir ici… Après une légère inspiration, il se lança et demanda :
« Tu n’aimes pas ce genre de soirées ? »
D’un bref mouvement d’épaules, le jeune homme sembla sursauter et Takeo le vit tourner les yeux vers lui en souriant légèrement, se détachant par la même occasion de la rambarde.
« Il y a trop de bruit et trop de monde. »
Takeo s’avança un peu plus, jusqu'à se retrouver à côté de lui, le regard dirigé vers l’infini devant eux. Il soupira un peu, mais entendit l’autre ajouter :
« Ma sœur aime bien ce genre de soirées, alors je la laisse faire… Ca la rend heureuse. D’ailleurs, je voulais te remercier pour ça aussi. »
« Me remercier ? »
Kinhira se tourna complètement vers Takeo et poursuivit :
« Depuis que tu es avec elle, elle s’est remise à sourire. Après l’accident de nos parents, je pensais ne plus jamais revoir une telle expression sur son visage et… c’est grâce à toi. »
Le jeune homme sentit un noeud se former au niveau de son estomac en entendant de telles paroles et détourna aussitôt les yeux, gêné. Il se sentait mal vis-à-vis de la jeune fille depuis un certain temps… Pourquoi lorsqu’il venait ici il pensait à la perspective de voir Kinhira avant d’être heureux de passer un moment avec Yuka ?
Il fallait qu’il parle, il ne pouvait plus rester avec cet embarras…
Pourquoi était-il tant fasciné par la douceur que Kinhira dégageait ? Pourquoi était-il toujours heureux en entendant le son de sa voix et en sentant son regard se poser sur lui ?
Dans un souffle, il se retourna vers l’être angélique à côté de lui, mais fut surpris de le voir si proche. Il s’était avancé ? Ou alors c’était lui ? Il aurait voulu les ralentir, mais les battements de son cœur commencèrent à battre à une vitesse folle dans sa poitrine tandis que ses yeux observaient le visage délicat qui était maintenant tout proche du sien… Bien trop proche. Mais il n’avait pas envie de bouger… Pourquoi ?
Il sentit lentement une main tremblante glisser sur sa joue et frissonna à ce contact si doux sur sa peau... en sentant ce si beau regard se perdre dans le sien, en sentant le souffle de l’androgyne le caresser, en sentant leurs vêtements se toucher… presque. Sans s’en rendre compte, ses lèvres s’approchèrent en même temps que celles du jeune homme pour s’unir en un baiser d’une douceur inexplicable. Il n'avait jamais ressenti une telle chose auparavant... c'était vraiment... magique. La main du jeune homme toujours sur sa joue, l’un contre l’autre enlacés…
Quelques courtes secondes s’écoulèrent avant que Kinhira ne se recule en premier, vivement, comme s’il prenait conscience de ce qu’il était en train de faire. Levant un regard fuyant vers Takeo tandis qu'il passait une main sur sa bouche comme pour annuler leur échange interdit, il commença à s’éloigner :
« Je… excuse-moi... »
Sans réfléchir une nouvelle fois, Takeo tendit sa main vers le bras du jeune homme qui sembla en fait s’arrêter de lui même, se retournant lentement. Doucement, Takeo se rapprocha de Kinhira qui recula jusqu’à sentir l’appui du mur derrière lui, et, comme attirées l’une à l’autre, leurs bouches se rencontrèrent pour un nouveau baiser plein de tendresse…
……………………………………………………………………………
« Kin, pourquoi tu trembles ? »
« J’ai froid… »
« Tu as peur ? »
« Je sais pas… »
« Ne t’en fais pas. »
« Tu ne me laisses pas tout seul ? »
« Jamais…»
« Takeo ? »
« Oui ? »
« Dis, est-ce que je suis normal ? »……………………………………………………………………………